Centre Maurice Halbwachs

Groupe : Chercheurs et Enseignants chercheurs, Chercheurs Permanents

Patrick Michel

Directeur de recherche, CNRS émérite. Directeur d’études, EHESS, retraité
CNRS

Informations personnelles

Adresse

ENS - Campus Jourdan
48 boulevard Jourdan
75014 Paris

E-mail

patrick.michel@ens.psl.eu

Biographie

Directeur du CMH de 2010 à 2018

PRÉSENTATION - AXES DE RECHERCHE

  • Directeur de recherche titulaire (classe exceptionnelle) au Centre National de la Recherche Scientifique, affecté au Centre Maurice Halbwachs, UMR 8097, CNRS-EHESS-ENS
  • Directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris
  • Directeur du Centre Maurice Halbwachs, UMR 8097, CNRS-EHESS-ENS
  • Membre du Bureau du Labex TEPSIS (PRES HESAM)
  • Co-responsable de la Formation doctorale Sciences de la société (Ecole Normale Supérieure, Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales)
  • Président du Conseil scientifique de la Ville de Paris

Patrick MICHEL est diplômé de l’Institut d’Études Politiques de Paris (Section « Service Public »), 1975 ; titulaire d’un diplôme d’Etudes Approfondies d’anthropologie sociale et historique, École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, 1977 ; d’un doctorat de 3ème cycle en Science Politique, Paris I, 1979 ; d’un doctorat d’État en Science Politique, mention « très honorable » avec félicitations du jury à l’unanimité (proposition au prix de thèse et à une subvention à l’édition), Université Paris I, 1988 ; et de l’habilitation à diriger des recherches, École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris, 1993.

Il a été directeur scientifique adjoint du Département des Sciences de l’Homme et de la Société du Centre National de la Recherche Scientifique (2002–2006), président de la Section 40 (Pouvoir – politique – organisation) du Comité National de la Recherche Scientifique (2008-2012) et membre du Conseil d’Administration de l’Ecole Normale Supérieure (2012(2014).

Il enseigne à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales [1 : Approches politiques du religieux – Sociohistoire des relations entre religion et politique ; 2 : Approches contemporaines de la conversion] et à l’Institut d’Études Politiques de Paris.

Patrick Michel is a Senior Research Fellow at the Centre National de la Recherche Scientifique and full professor [Directeur d’études] at thel’École des Hautes Études en Sciences Sociales. He is past president of the Political Science and Sociology of Organizations Section of the Comité National de la Recherche Scientifique of France (2008-2012). ln addition to his primary interest in Central Europe, his research focuses on the theoretical aspects of the relation between politics and religion. Published works below.

Son programme de recherche et d’enseignement vise à analyser, comme sociologue, tant les recompositions contemporaines du religieux, saisies à partir du politique, que celles du politique, appréhendées à partir du religieux et de ses évolutions. Il s’agit là d’envisager le religieux non en tant que tel, doté d’une pertinence qui lui appartiendrait en propre, mais comme un indicateur susceptible, dûment contextualisé, de servir d’analyseur. Il s’agit aussi, parallèlement, de cerner par le politique l’économie contemporaine du religieux dans son rapport aux transformations du temps présent.

Ce programme s’inscrit dans la continuité d’une démarche entamée dès avant son entrée au CNRS, en 1984. Il s’est ainsi intéressé au rôle du religieux dans l’Europe centrale, et plus particulièrement en Pologne, sous régime communiste. À partir de perspectives disciplinaires diverses (et complémentaires), de l’anthropologie sociale et historique (il a bénéficié de l’enseignement d’Alphonse Dupront à l’EHESS dans la seconde moitié des années 70) à la sociologie politique, il s’était appliqué, en rupture avec les méthodes et les catégories de la soviétologie d’alors, à analyser des sociétés engagées dans un processus de sortie du communisme à travers les mobilisations auxquelles pouvait (ou pas) se prêter le religieux. Ces recherches ont débouché d’abord sur un doctorat d’État en Science Politique (Paris I, 1988), puis sur une habilitation à diriger des recherches (EHESS, 1993).

Au gré de ses affectations successives (à Paris I, au Groupe de sociologie des religions, à l’EHESS (CEIFR), au CERI, au Centre Maurice Halbwachs, avec une parenthèse de quatre ans, de 2002 à 2006, où il a rejoint la direction scientifique du Département des sciences de l’homme et de la société du CNRS, en charge des Sections 36 (Sociologie - Normes et règles) et 40 (Pouvoir – politique – organisation), il a poursuivi ce questionnement sur les recompositions croisées du religieux et du politique. Ouvertes à de nouveaux terrains (l’Europe occidentale), ces recherches tendaient à comprendre les effets d’un double processus : la disqualification (durable ? définitive ?), du fait de la fin du « communisme réel », de l’utopie comme socle de légitimation du politique, d’une part, l’accélération d’une tendance lourde à l’établissement individualisé d’un rapport au sens (i.e. à l’appropriation individuelle légitime des ressources symboliques disponibles), de l’autre.

L’hypothèse centrale découle ici du constat de Michel de Certeau selon lequel « lorsque le politique fléchit, le religieux revient ». Mais s’il revient, ce n’est assurément pas en tant que tel. Sa visibilité a pour fonction première de souligner un déficit du politique si cruel qu’il lui manquerait les mots politiques pour se dire. D’où le recours au religieux, comme registre d’articulation, en situation de flottement généralisé des repères et des marqueurs, de l’urgence et de l’impossibilité simultanées de nouer un rapport renouvelé à une totalité. Et ce sur fond d’épuisement du croyable où plus encore que celle du religieux, c’est la crédibilité du politique qui est interrogée. En d’autres termes, la référence à des stabilités organisatrices de la réalité perçue n’apparaît plus globalement crédible. Il s’agit donc là de se saisir des recompositions du croire pour les constituer en autant d’indicateurs et de modalités de gestion des transformations qui interviennent aujourd’hui : triple redistribution du rapport au temps, du rapport à l’espace et du rapport à l’autorité ; triple crise affectant l’identité, la médiation et la centralité ; triple désajustement : déficit de politique, explosion/inadéquation de l’offre de sens, forte diminution/rétraction du crédible.

L’ensemble de cette problématique structure la recherche menée et l’enseignement dispensé, les terrains couverts de façon privilégiée étant l’Europe centrale et occidentale (dont la France), dans la continuité du travail effectué, mais aussi l’Amérique latine, du fait de chantiers ouverts plus récemment. Patrick Michel a ainsi récemment achevé la rédaction, en collaboration avec J. Garcia-Ruiz, d’un ouvrage sur le néo-pentecôtisme en Amérique latine, s’intéressant à la façon dont les nouvelles institutions communautaires du christianisme protestant conservateur travaillent à fabriquer un individu globalisé, selon une logique pleinement intégrée de marché. Il s’intéresse également aux repositionnements des religions historiques dans un paysage mondial nouveau, recherche dont l’analyse de la politique de canonisation du Vatican (sous Jean-Paul II et Benoit XVI) constitue l’amorce.

Doctorant.e.s

Thèses en cours (5)

Thèses dirigées (soutenues) (8)

Ouvrages ou numéros thématiques dirigés

La conversion et ses convertis

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