Centre Maurice Halbwachs

Les choix d’orientation post-bac des lycéen·ne·s en milieux ruraux et urbains : Quels effets de contexte ?

Les inscriptions dans l’enseignement supérieur ont été multipliées par près de neuf entre 1960 et 2018. Cependant, derrière cette apparente généralisation de la poursuite d’études longues, les pratiques d’orientation varient fortement selon l’origine géographique et sociale des élèves. Si plusieurs recherches ont mis en évidence les inégalités d’orientation selon l’origine sociale et le genre, le lien entre espaces physiques et choix d’orientation au lycée reste encore peu étudié, et ce d’autant plus dans le contexte des réformes récentes du secondaire et du supérieur.

Adoptée en 2018, la réforme du baccalauréat général a supprimé les filières (S, ES, L). À l’issue de la Seconde, les élèves choisissent désormais trois spécialités, puis en conservent deux en Terminale. Parallèlement, la loi ORE (Orientation et Réussite des Étudiants) a introduit la plateforme Parcoursup, modifiant les processus d’affectation dans l’enseignement supérieur.

Ma thèse, co-dirigée par Florence Weber et Joanie Cayouette-Remblière, examine comment les choix d’orientation des lycéen·ne·s, dans le contexte des réformes récentes, sont façonnés par leurs espaces sociaux et physiques de socialisation.

La thèse adopte une approche méthodologique mixte articulée autour de deux échelles d’analyse :

1. Une enquête quantitative à l’échelle nationale basée sur l’exploitation des bases de données Parcoursup, SISE et Post-bac. Elle vise à analyser les variations des vœux d’orientation en fonction du type de territoire, de la PCS ménage, du genre des élèves et de leurs performances scolaires

2. Une enquête ethnographique longitudinale menée dans trois lycées situés dans des espaces géographiques variés, chacun ayant un bassin de recrutement composé d’élèves provenant, à des proportions différentes, de divers types de communes (urbaines denses, périphériques favorisées et défavorisées, périurbaines, et rurales éloignées et périphériques).

Ce volet s’appuie sur :

  • Des observations des pratiques d’orientation mises en œuvre par les enseignants et le personnel administratif
  • Un suivi de 30 lycéen·ne·s, recruté·e·s en Seconde et suivi·e·s jusqu’à leur entrée dans l’enseignement supérieur, via des entretiens annuels avec eux, et, leurs parents

En croisant analyse statistique et enquête ethnographique, cette recherche saisit les choix d’orientation « en train de se faire » et met en lumière les mécanismes à l’œuvre dans la différenciation des parcours scolaires. Elle explore ainsi le rôle des dimensions socio-spatiales dans la production des inégalités scolaires et la structuration des trajectoires d’orientation.

Co-direction

Joanie Cayouette-Remblière (Ined)

Soutenance

Posted on 20/10/2023 par Zia Ceccone (last update on 19/02/2025)