Centre Maurice Halbwachs

Guillaume Vadot

Il démarre une recherche post-doctoral dans le cadre de la chaire MACIF-ENS “Changement climatique : nouvelles fractures, nouvelles mutualisations”. Son enquête s’inscrit dans un projet collectif visant à analyser sur trois terrains situés en France les enjeux du changement climatique en explorant la perception des risques, les conflits et controverses, et les formes renouvelées de solidarité (ou à l’inverse de compétition et d’anomie) dans des zones géographiques particulièrement exposées à des sécheresses, des inondations et des tempêtes. Plus spécifiquement, il va travailler pendant deux ans (jusque septembre 2027) sur un projet intitulé « Face à la sécheresse. Victimation, adaptation et compétition pour l’accès à l’eau en val de Saône ». 
L’hypothèse initiale de cette recherche est que le phénomène de victimation par les sécheresses n’est pas suffisamment connu, ni pleinement appréhendé par les formes de mutualisations actuelles. Pertes et dommages associés sont largement différés et cumulatifs. La constitution de soi comme victime n’a rien d’évident. L’enquête se propose alors d’explorer ce champ de victimation émergent, en cherchant à identifier les injustices environnementales qu’il actualise mais aussi les dispositions à se protéger des acteurs, où pourraient s’ancrer de nouvelles solidarités. Elle se déploiera en Val de Saône, territoire d’autant plus vulnérable que le risque est nouveau. Son dispositif associera une approche ethnographique auprès de particuliers ayant subi des dommages – notamment ceux regroupés en collectifs de propriétaires de maisons fissurées – à une série d’entretiens avec les nombreux acteurs exposés au risque – fournisseurs d’eau potable, céréaliers, maraîchers, navigants, carriers, opérateurs de tourisme, gestionnaires des cours d’eau ou encore promoteurs immobiliers. Alors que des décennies d’un certain type d’aménagement du territoire ont contribué à drainer et assécher le Val de Saône, l’augmentation de la fréquence des sècheresses entraînée par le dérèglement climatique peut-elle encourager de nouvelles alliances sociales en faveur de l’eau verte, celle stockée par les sols vivants et si essentielle à l’habitabilité du territoire ?
Rattaché à l’axe POUDRE, cette recherche poursuit un questionnement sur la possibilité d’une sociologie politique des matérialités. Parmi celles-là, l’eau douce et les rivières occupent ces dernières années le devant de la scène pour Guillaume, qui s’est aussi consacré à des projets d’aménagement écologique au sein de services publics dédiés à la restauration des milieux aquatiques.

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