Cette thèse interroge le processus de formation d’un enseignement technique spécialisé sur le pétrole. En adoptant une démarche de sociologie historique, elle propose un éclairage quant à la question de la création de l’enseignement du pétrole en France et de son développement au cours du XXe siècle, ainsi que sur la constitution d’un groupe professionnel d’ingénieurs se destinant aux carrières pétrolières.
Même si la question du pétrole n’est pas absente de la littérature, celle concernant la profession et les établissements de formation pétrolière reste toutefois méconnue. Le terrain est en effet peu exploré et les nombreux travaux se sont axés généralement sur l’étude du pétrole en tant qu’enjeu stratégique d’importance pour les équilibres internationaux, de son industrie et de ses perspectives.
En reprenant à frais nouveau cette question par l’examen des éléments qui entrent dans les stratégies industrielles françaises au cours du XXe siècle, et en observant les éléments essentiels qui provoquèrent un développement rapide de ce secteur éminemment important pour le pays, nous montrons quelle a été la portée d’un enseignement dans cette branche industrielle, et quelles en ont été les conséquences pour la constitution d’un corps technique pour le pétrole en France.
La thèse expose que l’émergence de l’enseignement pétrolier en France n’est pas l’exclusivité d’une volonté individuelle, mais la décision des pouvoirs publics, relayés par des acteurs avisés de la question, de constituer pour le pays une compétence technique pour le pétrole, pierre angulaire pour toute affirmation politique et économique nationale d’alors.
Au travers de ces questions, ce travail met en évidence que ce sont essentiellement les spécificités originales et innovantes d’un interventionnisme d’Etat et d’une conscience nationale qui ont bâti une industrie inexistante au départ et devenue forte de ses cadres et techniciens reconnus.
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