Cette recherche propose de comparer quatre politiques publiques de la ville de Paris : les politiques en direction des femmes, des minorités ethno-raciales, des personnes handicapées et des minorités sexuelles et de genre. Elle interroge la construction et le déploiement de ces politiques catégorielles d’égalité en cherchant à saisir la manière dont les acteur-ices politiques, les responsables administratifs et les secteurs associatifs se les approprient. En considérant la genèse, les ressources, les contraintes et les référentiels d’action publique de chaque politique, il s’agit d’analyser d’une part ce que leur production fait à l’action publique, et d’autre part ce que le travail administratif fait à la formalisation de ces causes et à leur construction. Pour analyser les transferts et les frottements qui se produisent entre les politiques d’égalité, il a fallu passer par l’intérieur des institutions, par la fabrication des politiques publiques et donc par le travail bureaucratique. L’enquête est une ethnographie de l’action publique réalisée grâce à une immersion longue au sein de la ville de Paris, par le biais d’observations de la vie de bureau, de la collecte de documents administratifs et d’entretiens avec différent-es acteur-ices – agent-es publics, collaborateur-ices politiques, élu-es, responsables associatifs. L’étude croisée de ces politiques met au jour les tensions produites par le chevauchement des différentes façons de penser les inégalités de genre, de race, de handicap et de sexualité dans l’action publique. En menant une sociologie des réponses institutionnelles aux inégalités, ce travail informe sur la façon dont l’État et les institutions politiques perçoivent, saisissent, assimilent et façonnent les systèmes de domination.
Mots-clefs : Politiques publiques – Discrimination – Droits – Genre – Race – Handicap – Sexualité – Travail administratif – Intersectionnalité
École Normale Supérieure
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