Le prix de l’immobilier a considérablement augmenté depuis les années 2000 dans les grandes villes chinoises, à Shanghai en particulier. Le nombre de procès familiaux et conjugaux relatifs au patrimoine immobilier s’est accru rapidement ces dernières années. Basée sur des dossiers judiciaires et des enquêtes de terrain menées au sein d’un tribunal et d’un cabinet d’avocat à Shanghai en 2013 et 2014, cette thèse porte sur l’étude des pratiques et des conflits relatifs au patrimoine immobilier dans la redistribution immobilière au sein de la famille et du couple à l’occasion d’évènements liés au logement et d’évènements familiaux. Nous examinons la question de la régulation par l’État des conflits familiaux ainsi que la restructuration des relations familiales face aux structures de genre, de classe et dans le cadre institutionnel du rapport entre État, marché et famille. Nous constatons que l’État produit et institutionnalise les politiques de logement, et joue par-là un rôle central dans la genèse et la régulation des conflits familiaux, notamment lors d’évènements du logement sous l’impact des politiques de logement d’État. Nous revenons sur le fait que l’État, le marché et la famille sont tous impliqués aussi bien dans les pratiques des individus et des familles relatives au logement que dans les politiques du logement et les régulations de l’État. Nous montrons ainsi leurs effets sur les rapports patrimoniaux et les liens familiaux, ainsi que sur la production des inégalités d’accès au logement et sur la stratification sociale entre les différentes classes sociales dans la ville de Shanghai dans les premières décennies du XXIème siècle.
École Normale Supérieure
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