Le mémoire est composé d’un rapport de synthèse, d’un recueil d’articles publiés et d’un manuscrit inédit intitulé La Marbrure numérique.
La Marbrure numérique entend prolonger et renouveler la socio-histoire de la quantification. Cette dernière n’est pas considérée comme une simple sous-discipline de la sociologie des sciences mais comme une méthode étendue permettant d’étudier avantageusement tout objet social. Le premier chapitre explicite ce en quoi le concept de « marbrure » permet d’opérer ce tournant. Les chapitres suivants l’illustrent sur différents exemples. Le premier porte sur l’histoire de la sociologie qualitative pendant les années 1950 à 1970 aux USA. Il pose la question de savoir quelle politique est associée à la volonté de se passer du quantitatif. Viennent ensuite trois chapitres sur la politique du chiffre dans les polices parisienne et new yorkaise pendant les années 1980 à 2000. Il s’agit de comprendre les mécanismes engendrés par l’implantation des techniques de benchmarking souvent associées au néo-libéralisme dans ce service essentiel de l’Etat. Suit un chapitre sur la propriété et la circulation des bases de données génomiques qui se multiplient depuis une dizaine d’année. Enfin, le dernier chapitre traite des effets du numérique sur la pratique des sciences de la vie. Il porte sur une affaire d’inconduite qui a éclaté en 2014, et montre le rôle des plateformes numériques comme PubPeer dans l’établissement de nouvelles normes déontologiques en science.