Cette thèse étudie la manière dont les économistes ont cherché à asseoir l’autorité scientifique de leur discipline pendant la période autour de la Seconde Guerre mondiale aux États-Unis. La recherche montre comment la quête pour l’autorité de la science des économistes a façonné un nouveau corpus de notions et de concepts, d’instruments de contrôle et de procédures de calcul qui sont l’expression de l’économie même et qui, simultanément, a apporté à la discipline des bénéfices matériels et symboliques dans le monde universitaire et dans la sphère extra-académique. En s’établissant comme une forme de savoir à la fois abstrait, technique et empirique, l’économie s’est consolidée comme une discipline capable de produire des connaissances universelles, d’articuler le monde académique et la sphère pratique et a affirmé ses qualifications en tant que domaine appliqué impliqué dans la prise de décision politique. L’analyse se focalise sur trois des institutions au sommet de la discipline dans le monde universitaire étasunien : la Commission Cowles, le Département d’Économie du Massachusetts Institute of Technology et le Département d’Économie de l’Université de Chicago. En étudiant la standardisation du diplôme de doctorat en économie, cette enquête met de même en lumière la cristallisation d’un consensus comme étant à son tour liée à l’obtention du statut particulier de science. Inscrite dans une démarche d’histoire sociale des sciences, cette thèse est une contribution à l’étude des standards qui continuent aujourd’hui d’influencer la recherche, l’enseignement et l’activité professionnelle des économistes.
École Normale Supérieure
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