Plus d’emploi féminin, mais de quelle qualité ? Pour y répondre, il est nécessaire de connaître les déterminants de l’emploi féminin et de la précarité professionnelle, et cela au cours de cycle de vie.
Sur les données longitudinales sud-coréennes du travail et des revenus de 1998 à 2008, et sur les données longitudinales françaises du Panel européen des ménages de 1994 à 2001, une analyse des correspondances multiples permet de comparer les situations de précarité d’emploi des femmes en Corée du Sud et en France. Elle montre que la conciliation entre famille et travail est très différente d’un pays à l’autre, et que celle-ci conditionne le sort des femmes sur le marché de l’emploi.
Un modèle de durées multi-niveaux à temps discret permet de tester les déterminants de la mobilité entre types de précarité, et de mettre en évidence l’effet important de l’âge et du cycle de vie, de l’éducation et des charges de famille.
La précarité en emploi engendre des inégalités parmi les femmes. Les indices de Gini permettent de mesure les inégalités associées aux prévalences observées dans les différents types au cours de la période 1998-2008. Un modèle de chaînes de Markov permet de calculer les prévalences associées aux conditions du moment. Les indices de Gini correspondant aux inégalités associées à ces prévalences du moment dessinent une situation plus égalitaire que celle héritée du passé.
La comparaison entre la Corée du Sud et la France apporte les preuves que les déterminants de l’emploi féminin conditionnent la mobilité entre les types de précarité professionnelle, avec des variantes d’un pays à l’autre. Dans les deux pays, le diplôme et l’expérience professionnelle constituent un moyen d’échapper à la précarité. La charge de famille ne détermine pas la variation de la précarité professionnelle des Sud-Coréennes comme en France, même si elle est une des caractéristiques majeures de la précarité des mères sud-coréennes. La participation continue des femmes des deux pays au marché de l’emploi rémunéré ne garantit pas l’amélioration de la précarité. La mobilité observée en 1998-2008 laisse présager l’amélioration du sort des femmes sur le marché de l’emploi.
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