En décembre 2014, le monde des courses hippiques a connu, pour la première fois depuis l’implantation des courses en France, une mobilisation a priori improbable d’entraineurs de chevaux, également chefs d’entreprises, en concurrence les uns avec les autres. Cette mobilisation « des entraineurs en colère » révèle et interroge les discordances et les ententes entre différents acteurs du milieu des courses : la société France Galop qui organise les courses, l’Etat, les entreprises, mais aussi les travailleurs de l’entrainement du cheval de course. A cette fin, la thèse conduit une analyse conjointe et localisée du recrutement des entraîneurs, et de leurs conditions de travail, en lien avec des modifications structurelles de l’espace des courses, telles que l’ingérence de l’Etat dans le milieu hippique, l’ouverture du marché des courses aux petits propriétaires, ainsi que les transformations du salariat hippique. Basée sur une enquête ethnographique entamée en 2005, cette recherche combine tant des observations et entretiens que des données quantitatives. C’est précisément le long cours de cette investigation qui a permis de révéler les transformations économiques et sociales du monde des courses. En somme, ce travail illustre l’intérêt de considérer l’activité d’entraînement du cheval, comme le résultat croisé de différentes transformations structurelles qui traversent le milieu des courses hippiques.
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