Supervised by : Severine Gojard  (CMH) et Jérôme Michalon (Triangle) Thématiques : socialisations,  pratique alimentaire (en cantines et dans les familles), enfances, rapport humains-animaux Présentation de la thèse : Cette recherche explore les logiques sociales qui sous-tendent la façon d’appréhender les animaux. S’il est aujourd’hui entendu en sciences sociales que le temps de l’enfance est un moment important de transmission et de reproduction de l’ordre social, rares sont les travaux qui s’aventurent hors des frontières de l’humanité. Pourtant, être enfant c’est également prendre place dans des rapports sociaux entre espèces. Dès lors, il convient de se demander comment les activités ordinaires de la vie enfantine pourraient contribuer à la construction d’un rapport aux autres espèces ? L'étude se base sur une enquête de terrain entre institution scolaire et espace familial afin de saisir les différentes formes de socialisations créatrices de dispositions à penser, classer, apprécier et utiliser les différentes espèces. Plus précisément, des observations et des entretiens portant sur les pratiques alimentaires et de divertissement devraient permettre l’analyse de différentes représentations et usages des autres espèces (l’animal mangé, l’animal-doudou, l’animal raconté, l’animal objet de savoir scientifique). Un deuxième axe consistera à réinscrire les discours et les comportements étudiés dans le contexte institutionnel et politique de la petite enfance (politique éducative, politique alimentaire et restauration collective). Soucieuse de prendre également en compte l’agentivité des enfants, un troisième axe d’analyse portera sur la réception et les conditions d’appropriation de ce cadre normatif par les enfants. Ce faisant, il fera la part belle aux logiques de socialisation entre pairs. Enfin, cette recherche sera attentive aux mobilisations collectives -relevant de l’écologie ou de la cause animale, qui promeuvent une requalification des rapports d’espèces.