Certains sont plus soucieux du bon fonctionnement des prix relatifs, qui voient l’inflation comme un brouillard lancé dans le système d’information économique, menaçant l’allocation optimale des ressources ;d'autres comme Jacques Delors, proches de la CFTC/CFDT du Plan, qui défendent une politique des revenus et une régulation concertée de la demande ; enfin, plusieurs ont épousé silencieusement l'idée monétariste l’inflation résulte principalement d’un excès de liquidités et doit être combattue par des instruments monétaires stricts, en lien avec les attentes des marchés et la contrainte européenne.
La thèse souhaite montrer que ces visions coexistent, s’affrontent ou se recomposent au fil des conjonctures – chocs pétroliers, désinflation compétitive, intégration européenne – mais aussi selon les trajectoires des individus, leurs socialisations morales et politiques. Il s'agit d'utiliser les outils des sciences sociales pour recontextualiser des personnalités importantes dans la définition des politiques économiques françaises comme Jacques Delors, Jean-Claude Trichet, ou Raymond Barre, qui ont eu un rôle majeur dans la condamnation morale de l'inflation ou la position française sur ce phénomène.
Cet travail vise à comprendre que l'inflation n'est pas un phénomène économique transparent, donné, une hausse des prix qui résulte simplement d'un dysfonctionnement économique à régler, mais que pour qu'elle devienne un problème en France, il faut tout un travail économique, morale et symbolique.
Axes de recherche :
École Normale Supérieure
Bâtiment Oïkos
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75014 PARIS