Samuel Zarka est chercheur contractuel en sociologie au Centre d’économie de l’Université Paris Nord et associé au Centre Maurice-Halbwachs.
Après un parcours professionnel dans le champ de l’art contemporain, je me suis orienté vers une thèse de sociologie au LISE (UMR 3320, Cnam-CNRS) sous la direction de Fabienne Berton et Marie-Christine Bureau. La thèse s’intitule : « L’équipe de cinéma. Genèse et portée de la qualification du travail dans la production cinématographique en France. 1895 – 2018 ». Elle a bénéficié de l’aide de la Cinémathèque Française et a été soutenue au Cnam le 5 décembre 2019.
Dans ma thèse, j’ai proposé d’appréhender l’industrie du cinéma, dans une approche sociohistorique, comme un monde du travail et de négociation collective. Mon enquête, menée sur une base d’archives, d’entretiens, d’observation ethnographiques et de statistiques descriptives, permet de documenter des moments de structuration de l’équipe de cinéma, comme une construction institutionnelle liée à différents dispositifs comme la carte d’identité professionnelle ou les conventions collectives. Ces dispositifs permettent d’établir une division du travail et une hiérarchie des qualifications dans le cadre d’une activité éminemment fluide.
Cette démarche s’est développée ensuite à travers un post-doctorat EHESS au Centre Maurice-Halbwachs (2020-2021), portant sur le travail des équipes de production audiovisuelle pour les plateformes de streaming (de type Netflix, Amazon Prime ou AppleTV) en France. Cela m’a amené à mettre en évidence la persistance des règles de droit du travail applicables au service d’une densification du procès de travail, mais aussi les résonances de mobilisations collectives outre-Atlantique sur les équipes localisées en France.
Mes travaux se sont ouverts ensuite sur un nouveau chantier portant sur la biologie médicale, dans le cadre d’une recherche post-doctorale menée Centre d’études de l’emploi et du travail (2021-2022). J’ai pu ainsi documenter les évolutions des capacités d’action de travailleurs (qui sont principalement des travailleuses) qualifiés, au fil d’un intense mouvement de financiarisation, concentration et industrialisation qui traverse les laboratoires d’analyse depuis les années 2010.
J’ai par ailleurs contribué à une recherche collective pour la Dares, initiée par Claude Didry (CMH) sur le travail durant la pandémie de Covid-19 et à plusieurs recherches partenariales sur l’apprentissage, les emplois verts dans le bâtiment ou l’économie circulaire dans le cinéma.
Depuis 2023, je participe à une recherche collective, initiée au Centre d’économie de l’Université Paris Nord sur les privatisations et l’État actionnaire en France depuis 1986, où je traite en particulier des privatisations dans le secteur audiovisuel.
PUBLICATIONS PRINCIPALES (Mise à jour 29 mai 2023)
"Quand les plateformes s'invitent dans l’audiovisuel français. Une redéfinition des modalités auctoriales et productives", Revue Française de Socio-Économie, vol. 30, n°1, 2023, Lille, p. 245-263.
"Des artisans du film qui deviennent techniciens de cinéma. La reconfiguration conflictuelle de la production cinématographique durant le Front populaire", Genèses, n°130, Belin, 2023, Paris, p. 35-56.
"Quelles entraves à un tournant écologique du travail ? L’expérience du décor de cinéma et d’audiovisuel", Les Mondes du travail, n°29, 2023, p. 33-45.
« L’équipe costume au cinéma : de la négociation des conditions d’emploi au genre de la qualification », Création collective au cinéma, n°6, 2022, p. 13-33.
« Derrière l’écran, les négociations collectives dans le cinéma (1975-2020) », Nouvelle Revue du Travail, n°21, 2022.
« Travailler pour Netflix. Entre promesse aux auteurs et mise en cause des coopérations collectives », Connaissance de l’emploi. Le 4 pages du Centre d’études de l’emploi et du travail, n°181, juin 2022.
« Approches sociologiques de la qualification : entre héritage et renouvellement », avec Mara Bisignano (IDHES), Droit social, n°6, juin 2022, p. 485-491.
« Sylvie Monchatre, Sociologie du travail salarié », Compte-rendu, Lectures, 21 fév. 2022.
« "Disponible partout, tout le temps" : la promesse des plateformes à l’épreuve des temporalités. Une approche transversale de trois études de cas », avec Mathilde Abel, Patrick Dieuaide et Arthur Jan, Questions de communication, n°40, 2021.
« ¿Cómo puede ser justo el derecho laboral? Los desafíos del derecho en el cine francés (1936-2015) ». Fr. « Comment le droit du travail peut-il être juste ? Les épreuves du droit dans le cinéma français (1936-2015) », Revista da Associação Brasileira de Estudo do Trabalho - Brazilian journal of labour studies, vol. 20, n°2, julho a dezembro 2021, p. 315-331.
« La production cinématographique en négociation : la convention collective de branche comme cadre d’une logique de projets », Négociations, n°35, 2021, p. 71-87.
« L’affirmation fragile d’un groupe professionnel de la postproduction en cinéma et audiovisuel : entre invisibilité de fait et désir de faire équipe », Questions de communication, n°39, 2021, p. 97-119.
« "Il faut sauver les studios de Bry-sur-Marne". Contribution sur l’ancrage territorial du travail », dans F. Rey et C.Vivès (coord.), Le Monde des collectifs : enquêtes sur les recompositions du travail, Buenos Aires, Teseo, 2020, p. 89-105.
« L’émergence de l’équipe de cinéma dans les théâtres de prise de vues cinématographiques (1905-1914) », Annales des Mines - Gérer et comprendre, n°146, Paris, 2021, p. 51-60.
« Droit, non droit et dérogation dans le cinéma français », Cahiers du Chatefp, n°23, 2019.
« 1981 : une recomposition syndicale dans l’audiovisuel et le cinéma », Le Mouvement social, n°268, La Découverte, Paris, 2019, p. 81-99.
« Le film : du projet au produit. Un parcours par la décoration de cinéma », Cités, n°77, PUF, Paris, p. 23-32.
« Quel recours à l’apprentissage en Italie ? Retour sur les réformes récentes et leur saisie par les acteurs », avec Maël Dif-Pradalier, Formation emploi, n°147, Céreq, 2019, p. 69-88.
« L’édifice classique du cinéma français. Histoire et perspectives », dans Perron T. (dir.), L’Ecran rouge, Syndicalisme et cinéma de Gabin à Belmondo, L’atelier, Paris, 2018, p. 214-222.
COMMUNICATIONS RÉCENTES (à jour du 30 septembre 2023)
41st Conference of the International Working Party on Labour Market Segmentation, CNAM, Paris, 15 sep. 2023, “Industrial or medical biology? Medical analysis laboratories at risk of heterogeneous negotiations”.
Congrès de l’AFEP 2023 - Association française d’économie politique, Université Paris Cité, 6 juillet 2023, Paris. “The power of valorization: a notion to reconcile political economy and the sociology of work?“
Congrès de l’AFECCAV 2023, Université Toulouse – Jean Jaurès / ENSAV, 29 juin, « Pérenniser l’assemblage de collectifs éphémères. Le travail cinématographique, entre paradoxe productif et appuis conventionnels ».
IESEG School of management, Fordisme, Financiarisation, néolibéralisme: mutations, transitions, ruptures ou continuités au sein des organisations. Une approche pluridisciplinaire, Lille, 6 octobre 2022. « Les laboratoires de biologie médicale : entre pouvoir financier et pouvoir professionnel. Un questionnement socio-économique ».
CESSMA, Travail et environnement. Constructions et déconstructions en contexte pandémique, Université de Paris, 26 septembre 2022. « Les pratiques de travail comme angle mort d’une écologie « par le haut » ? Une enquête sur les industries cinématographiques et audiovisuelles en France ».
TREND, Cresppa, CNRS, «“Signé Netflix“ ». Les auteurs survivront-ils aux streamers ? », Colloque international, Métiers et filières de l'audiovisuel à l'ère du streaming, Paris, 9 septembre 2022.
Congrès de l’AFEP 2022 - Association française d’économie politique, Amiens, 29 juin. « “Disponible partout, tout le temps“ : la promesse des plateformes à l’épreuve des temporalités. Une approche transversale de trois études de cas ». Avec Mathilde Abel.
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