Maître de conférences à l’Université de Picardie Jules Verne depuis 2009, membre du CURAPP-ESS (UMR CNRS-UPJV), en délégation CNRS/CMH, rattaché à l’Axe Travail pendant un an du 1er septembre 2025 au 31 août 2026.
Le programme de recherche proposé au cours de cette année de délégation est intitulé « La réforme statutaire des personnels pénitentiaires de surveillance : entre action publique régalienne et victoire d’un syndicalisme corporatiste ». Il vise d’abord à réaliser une sociologie de la réforme statutaire de la « filière surveillance » de la direction de l’administration pénitentiaire (DAP) adoptée le 1er janvier 2024. Cette réforme d’ampleur qualifiée d’historique par plusieurs acteurs (ministre, DAP, syndicalistes) consiste en premier lieu en un repyramidage complet du corps d’encadrement et d’application (CEA) et du corps de commandement avec un passage de la catégorie C à la catégorie B pour un CEA en 3 grades (surveillant, brigadier-chef, major), et un passage de la filière de commandement de catégorie B en catégorie A en 3 grades (capitaine, commandant, commandant divisionnaire).
Au total 31 400 agent·es ont été concerné·es au 1er janvier 2024 : 29 000 agent·es du CEA de C vers B ; 2 400 agent·es du corps de commandement de B vers A. En second lieu, ce repyramidage s’accompagne d’une nouvelle structuration des corps (avec passages de grade plus rapides) et d’une revalorisation des grilles indiciaires et des régimes indemnitaires.
Ce projet articule une sociologie de la réforme et de sa mise en oeuvre d’une part, et une sociologie des réformateurs et du syndicalisme d’autre part. Cette recherche constituera le coeur du mémoire original que F. Guilbaud souhaite présenter dans le cadre de la préparation de son habilitation à diriger des recherches (HDR), dont l’unité se trouve dans un ensemble de recherches sur le travail en prison menées depuis 2005, du côté des personnes détenues d’abord, puis des surveillants.
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