La crise financière déclenchée en 2007 a montré la limite des outils quantitatifs de la gestion des risques dans les multinationales de la finance, rendant nécessaire une étude qualitative de l’adaptation humaine face aux outils techniques.
Comment ce travail humain pour réduire les risques a-t-il évolué dans les entreprises de la finance depuis la fin des années 80 ? Leurs salariés sont-ils devenus moins vigilants ? Les risques de ces sociétés ont-ils augmenté sur cette période ?
Ce travail de recherche analyse ces questions à travers trois niveaux de complexité :
• un niveau ‘’macro’’ qui examine chiffres et tendances mondiales au travers de la littérature académique et des indicateurs.
• un niveau ‘’méso’’ où l’on interroge des praticiens de la finance dans leur milieu naturel.
• un niveau ‘’micro’’ avec 20 études de cas sur des pertes financières attestées.
Les résultats indiquent que même si sa notion se transforme sur la période d’analyse, fait l’objet de controverses et apparaît comme une construction sociale, le risque global s’est accru. Les rapports liant l’entreprise et ses collaborateurs restent complexes à objectiver mais on observe une diminution de la motivation des salariés à protéger une entreprise qui ne les sécurise plus. L’analyse causale sur des pertes opérationnelles nous révèle une multiplicité de facteurs-clés sous-estimés ou occultés dans l’entreprise. Ces facteurs sont liés à des comportements humains eux-mêmes orientés par les dispositifs de gestion.
École Normale Supérieure
Bâtiment Oïkos
48 boulevard Jourdan
75014 PARIS