S'individuer, s'émanciper, risquer un style (autour de Simondon) On suppose trop souvent que les relations (appropriation, domination, libération…) viennent après la constitution des termes mis en rapport – sujets, objets, groupes. La pensée de « l’individuation » proposée par Gilbert Simondon permet d’échapper à ce substantialisme. Elle ne regarde pas les individus comme des donnés, mais des dynamiques d’auto-constitution, qui sont en relation permanente avec d’autres manières d’être, d’autres rythmes, d’autres gestes. Et les milieux dans lesquels ils agissent se présentent moins comme des contextes que comme des ensembles de dissonances, qui sont autant de _réserves de devenir_. On se donne ainsi les moyens de concevoir autrement les possibilités d’émancipation individuelle et collective : dans une situation de tension entre un « moment » de l’individu et du milieu, s’ouvre en effet l’espace d’une relation à soi, où l’individu s’arrache au déjà fait, sort de ses limites, réélabore une manière d’être, réinvente les formes de son insertion dans le monde. ER - End of Reference 269-284 ://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=RDM_038_0397 38 2011-09-05 13:29:28 Revue du Mauss Alexandra Bidet MarielleMacé