Le goût des autres. De l’exposition coloniale aux arts premiers
La diversité culturelle est aujourd'hui proclamée « patrimoine mondial de
l'humanité ». C'est aussi pour célébrer sur le mode esthétique la diversité
des cultures qu'un musée consacré aux « Arts et civilisations d'Afrique,
d'Amérique, d'Asie et d'Océanie », a été ouvert en 2006 à Paris, quai Branly.
S'il rencontre le goût contemporain pour l'exotisme, le choix de bâtir un
palais aux Arts premiers pour remplacer le musée de l'Homme ne va pas de soi.
Par-delà les polémiques opposant art et ethnologie, quel sens a un « musée des
Autres » dans un monde post-colonial où se redéfinissent les frontières entre
Nous et les Autres ? Analyser les façons dont leurs objets ont été exposés au
cours de l'histoire permet d'interroger les transformations de notre regard
sur les hommes et les femmes des autres continents. Le goût des Autres
s'affirme en France dans l'entre-deux-guerres, entre « Art nègre » et
ethnologie. Aujourd'hui célébrés comme autant d'oeuvres d'art, ces objets sont
aussi, de plus en plus, réclamés par ceux qui s'en disent les héritiers pour
affirmer leur identité. Interrogeant à la fois les discours savants et les
mythes qui orientent notre regard sur les Autres, cet ouvrage propose un
regard anthropologique sur la façon dont les Occidentaux conçoivent leur
propre place dans le monde. En comparant le cas français à d'autres, de
l'Italie aux États-Unis en passant par la Grande-Bretagne ou le Mexique, il
explore de nouvelles façons de présenter aux visiteurs des mondes différents
du nôtre, mais en relation avec lui.
ER - End of Reference
Flammarion
Paris
2007-11-12 17:33:06
454
http://www.letemps.ch/livres/Critique.asp?Objet=5218
Benoît
De L’Estoile