Un mouvement social paradigmatique? Ce que le mouvement des femmes fait à la sociologie des mouvements sociauxtextjournalArticleBereniLaureautRevillardAnneautSi l’intérêt d’une approche en termes de genre commence à être reconnu par la sociologie des mobilisations collectives en France, les travaux sur les mouvements des femmes restent largement ignorés. Or ces recherches, au-delà de leur intérêt empirique, invitent à repenser les catégories fondamentales d’analyse des mouvements sociaux. Fondé sur une revue non exhaustive de la littérature, au croisement de l’histoire, de la sociologie et de la science politique, cet article montre que l’étude des mouvements des femmes interroge trois frontières souvent excessivement rigidifiées par la sociologie des mobilisations collectives et du militantisme : entre privé et public, entre militantisme et non-militantisme, et entre mouvements et institutions. **A Paradigmatic Social Movement? What Social Movement Theory can Learn from the Study of Women's Movements** While gender perspectives have received growing recognition among social movement studies in France, works on women’s movements have remained marginal. Yet, in addition to their empirical value, these studies have challenged some of the main categories of social movement analysis. Drawing on a non- exhaustive literature review, at the crossroads between history, sociology, and political science, this article argues that the study of women’s movements prompts us to rethink three frontiers that have been excessively rigidified by social movement theory: between the private and the public, between activism and non-activism, and between movements and institutions. ER - End of Referencejournal852012continuingSociétés contemporaines